Carrière de KAOLAN

Nos aïeux traversaient à mi-chemin entre Poisvilliers et la N10 un lieu appelé de temps immémorial: « la savonnière », sans doute à cause de son argile d’un blanc très pur, qu’effleurait le sol, et dont on employait quelques morceaux pour blanchir le linge en les mettant avec des racines d’iris et des cendres au fond du traditionnel cuvier.

Grâce à Vincent Chevard, Maire de Chartres sous la Révolution, nous avons la date approximative de sa mise en exploitation. Lisons ce qu’il écrit dans sa « Description statistique d’Eure et loir » à la suite du tome II de son histoire de Chartres: « On trouve en Eure-et-Loir, dans beaucoup d’endroits des bancs considérables d’argile, notamment à Archevilliers commune de Nogent le Phaye. Celui-ci alimente de temps immémorial toutes les briqueteries , tuileries et poteries remarquables de la ville de Chartres. Il s’en trouve aussi un d’une finesse et d’une blancheur incomparable dans la commune de Poisvilliers prés de Chartres sur le chemin de Nogent-Roulebois (Nom donné à Nogent le Roi pendant la Révolution) à peu de distance de la rue de Paris à Chartres. La découverte de cette terre précieuse propre à faire de la faïence de la plus grande beauté, ne remontre pas à plus de 10 à 12 ans (Chevard écrit ceci en l’an 10 soit 1802). La manufacture de faïence de Sèvres en fait usage depuis quelques temps(sic) et parait l’employer avec succès »

Ce précieux témoignage de Chevard, nous situe exactement l’époque de l’exploitation de cette terre : entre 1790 et 1792. On peut dire qu’elle est née avec la République. Il est également regrettable d’avoir omis de recueillir des documents oraux ou écrits sur la création de cette carrière dite de terre à pipe, et qui serait sans doute du Kaolin, de nom barbare étant encore ignoré de nos populations, seule une analyse aurait pu nous renseigner.
C’est à cette époque que la carrière de terre à pipe de Poisvilliers connu sinon son apogée, du moins son développement. Son apogée me semble être de 1825 à 1900. La totalité du filon de cet argile n’a pas été exploité. La partie la plus riche se situerait sous le chemin qui le traverse.

Mme PERCHERON

 

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